lundi 12 octobre 2009

le scandale

L'époque à défaut de projet, fait son lit au scandale. Le débat public nous somme d'avoir une opinion sur des sujets dont nous ignorons tout... ou en tout cas assez le détail pour en juger dignement.
Mais où se situe le scandale ?
Celui qui conspue, qui est "du bon côté du doigt" s'en tire le plus souvent à bon compte.
Le coupable désigné, peut être victime de lui même, ne nous fait-il pas oublier le lieu du véritable scandale ? Celui qui l'a conduit dans ses erreurs et surtout ce que le Monde entier laissa faire et laisse faire encore dans l'indifférence absolue.
Le scandale tête à la moraline.
Tout est bon pour alimenter le fleuve... Et les médias modernes aboient fidèlement comme autrefois les affiches, les pamphlets, les chansons...
De ce vacarme, de ce tohu-bohu, on se dit que le bruit assourdissant veut cacher autre chose, peut-être de plus sourd, de plus insidieux, de plus grave et lourd...
Ou bien qu'à force, nous nous lasserons et accepterons tout et n'importe quoi.
A la télévision dominicale, on invita sur un canapé un monsieur désigné comme coupable. On aurait eu envie de le prendre en pitié, qu'il pleurniche un peu des excuses, puisque le siècle continue d'en exiger pour absoudre et pouvoir passer à autre chose... Il pleurnicha un peu, nous fit preuve qu'il est de bonne éducation et se tiendra bien à notre table.
"Pourvu qu'il ne fasse pas cela chez nous... cela nous ira..."Pardonnons, tournons la page.
Ou bien interrogeons celui qui le mit sous les feux en lui donnant ces insignes visiblement trop lourds pour lui... puisqu'il faut un coupable absolument...
Au fond de la salle, accompagnée de jeunes loups venus pourtant d'une autre meute, une chienne solide continue d'aboyer. On agite des pancartes. Quel beau théâtre grimaçant !
S'il faut pardonner on pardonnera, mais quand même, passons au suivant, au tribunal qui s'expose sur le trottoir ou bien... Non, là, faisons silence...
Ailleurs des livres vont sortir ou sont sortis : sur un parti, sur une soeur, un mari... dénoncez, dénoncez mais dites que vous aimez ou que vous avez aimé... ! Dénoncez mais demandez pardon d'avance...
La trahison est au coeur de l'époque.Les seconds rôles, victimes d'hier, veulent leur vengeance.
Le tragique grimace comique.
Puisqu'il faut exagérer pour survivre, survivons...
L'argent achètera le reste.
Mais de quel camp es-tu ?

"Le vrai scandale c'est la mort" chantait Jeanne Moreau. Et seule sa grâce nous apaise...


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