jeudi 23 octobre 2014

L'avenir à ceux qui essaient !

L'avenir appartient aux curieux, aux créatifs, aux bricoleurs, aux poètes et aux cuisiniers , à ceux qui cherchent, essaient et partagent !

L'entrée dans le vingt et unième siècle avec son lot d'incertitudes, de peurs, conduit les dirigeants à n'avancer qu'à la petite godille. Le pilotage se fait à l'opinion et le sondage devient l'indicateur du tableau de bord.

On dit "pragmatisme" pour rester dans la norme d'une doxa convenue faite pour ne pas toucher l'ordre établi.

Les mutations sont irréversibles. Soit on tente de résister et ce sera douloureux, soit on ajuste sans projet réel en tentant d'éviter le pire (un peu comme on tenterait de colmater les fuites du Titanic), soit on s'empare du changement, on imagine autre chose, on change de logique, de paradigme, de stratégie et de façon de faire.

Contrairement à ce que l'on voudrait encore nous faire croire, le pouvoir vertical est inefficace et souvent peut même être un frein au progrès.

La mise en réseau, le partage, l'intelligence ajoutée que permet par exemple l'Internet favorisent une meilleure circulation de l'information, de la connaissance, permet de libérer les énergies en enrôlant de nombreux acteurs.

Si la connaissance suppose de savoir être pointu dans son domaine, les progrès actuels de la science sont souvent spectaculaires dès lors que les cloisonnements tombent.
Nombreux sont ceux à faire le lien entre le fonctionnement du cerveau et les réseaux numériques.

La curiosité doit s'apprendre dès l'école.
Elle n'est pas seulement vecteur de motivation, elle favorise la mémorisation mais au delà elle met l'intelligence en mouvement.
Le bon maître est celui qui permet à l'élève de s'enthousiasmer en admirant aussi bien les merveilles de la nature, en découvrant l'oeuvre humaine à travers le temps, mais aussi la mécanique de la combinatoire en lecture, la construction de la conjugaison ou du nombre.
La curiosité s'entretient si on laisse l'élève prendre de l'initiative, agir et essayer, observer et comparer, faire et refaire...

La créativité n'est pas seulement le champ des artistes. Tout savoir faire s'exprime non seulement dans la capacité à reproduire, imiter mais chercher une variante, un mieux, une autre façon de procéder.
L'innovation n'est pas vertueuse en elle- même mais elle invite à regarder les choses autrement.

Cette curiosité active c'est la sérendipité qui permet de favoriser d'heureuses trouvailles qui n'existent ou ne se manifestent pas seulement du fait du hasard mais parce qu'on a crée les conditions de leur émergence et qu'on a su les voir en prenant le temps d'observer et de questionner .
De nombreuses découvertes sont ainsi venues qui ont conduit à l' "Euréka" !

Le bricoleur, c'est l'artisan dans son garage, son labo ou son atelier. Il conjugue la capacité de faire parfois avec peu de choses, de se centrer sur un problème qui peut sembler anecdotique ou minime mais aussi c'est celui qui va chercher un "truc" chez son voisin, associer des matériaux entre eux et progresser parfois par substitution , parce qu'il lui manque quelque chose, en remplaçant un élément par un autre et alors l'objet se transforme, une évolution est obtenue qui sera peut-être conservée ou rejetée après essai.

Le poète n'est pas là pour enjoliver le Monde et pas plus pour apprendre à le prendre en patience et supporter l'injustice. Subversif par nature il ose l'impensable juxtaposition des mots. Il est épris de norme pour mieux la secouer mais surtout il projette la pensée et par la grâce de la métaphore élargit l'espace mental. Il peut aussi sans s'asservir à une doxa quelconque oser le mystique, oser le lien entre les hommes en dépassant les clivages, les classes ou les castes.
Le poète ose avoir une vision pour l'homme qui lui permet de s'émanciper d'un destin prédéfini.
La poésie devrait être mieux enseignée et pratiquée dans la Cité. Non pas institutionnalisée, mais chaque commune, chaque ville, devrait lui réserver des espaces, favoriser son éclosion, la défendre...

Le cuisinier combine aussi et cherche la saveur : celle qu'on reconnait et relie au souvenir mais tout autant celle qui surprend et éveille les papilles.
Chimie, alchimie, le cuisinier est le gardien du feu dont il doute toujours. Il sait l'importance du "bon produit" et la patience...

Tous essaient et tous ont vocation à partager.

Alors nous voyons bien que le politique se grandirait s'il permettait et stimulait la créativité, l'innovation, la recherche , l'intelligence ajoutée.

On pourrait le faire mieux à l'école et à l'Université, dans les entreprises et même à Pôle emploi où l'on pourrait réunir les chômeurs pour leur permettre d'essayer des pistes nouvelles, de monter des projets... tout en enrichissant leurs connaissances dans des domaines plus larges que ceux liés à leur strict métier.

Cela supposerait aussi que la formation permanente devienne un axe majeur des politiques publiques, soit proposée à chacun tout au long de la vie :  pouvoir se former à tout âge et accéder à la connaissance mais aussi partager son expérience car nous nous privons souvent de ce savoir acquis tout au long d'une vie professionnelle ...
Les écoles devraient ainsi être ouvertes après l'école, non pas pour faire refaire des "activités" aux petits qui ont déjà eu de longues journées mais pour développer des lieux de rencontre et de savoir partagé.

Bien entendu, cela suppose une vision de la Société  fondée sur la coopération plutôt que la compétition.

Il reste donc à convaincre que de nouveaux modèles sont à construire, loin de la fuite en avant que suppose la recherche de la croissance à tout prix mais plutôt dans des approches plus équilibrées où la satisfaction des besoins passera par la réparation, le recyclage et l'amélioration plutôt que l'obsolescence programmée et la création de produits jetables que seule la publicité rend indispensables...

Démultiplier pour relocaliser l'activité en osant s'appuyer sur une économie numérique permettant de déconcentrer l'activité et de mieux mailler un territoire marqué par des zones de forte concentration urbaine invivables et des déserts où l'inconfort peut vite être un obstacle...

Oui, le politique est à convaincre - il a peur de perdre son pouvoir car il sent bien que l'avenir passera aussi par le partage réel du pouvoir - mais déjà ici et là des initiatives s'expriment et l'enthousiasme qu'elles génèrent, la dynamique qu'elles engagent ne demandent qu'à prendre de l'ampleur...

Dès lors que les acteurs concernés en seront eux - mêmes convaincus... alors, d'autres viendront !
De ces essais, il reste à faire projet !

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