dimanche 19 octobre 2014

en route pour le 21ème siécle ?

On nous a longtemps parlé de l'incertitude.
Toutes les questions sont posées et perdurent, y compris celles liées à l'avenir de la planète et de l'espèce humaine.

Aujourd'hui la lecture du changement est devenue hautement complexe.
Nous avions une vision de nos Sociétés probablement réductrice qui s'accrochait à des fondamentaux "identitaires".

L'organisation des Etats, qu'ils instillent peu ou pas de démocratie, restait fondée sur une vision pyramidale et un pouvoir descendant.
Il en va de même du monde de l'entreprise et l'on peut faire l'hypothèse qu'un grand nombre de difficultés économiques sont liées à l'incapacité de se départir de modèles devenus inefficaces.

Aujourd'hui, coexistent des systèmes hérités et de nouvelles approches, qu'elles se structurent spontanément ou qu'elles naissent de stratégies clairement orientées.
Par exemple, nous voyons se développer une approche horizontale où des nœuds de réflexion, d'information partagée, d'interactions puis de décisions permettent d'agir localement et concrètement en se libérant de la contrainte verticale.
Ces modèles fonctionnent aussi bien dans la recherche universitaire, au sein de l'entreprise ou de mouvements de pensée. L'Internet y contribue largement et favorise une intelligence symbiotique chère à J de Rosnay.

Il serait naïf de croire que la revendication du pragmatisme garantirait d'éviter erreurs, échecs et dérives liées à la question du pouvoir ou de l'emprise des uns sur autrui...

Il existe un exercice du pouvoir apparent et visible qui n'est souvent qu'un leurre ou reste faible dès lors que l'on considère le poids et l'omniprésence de pouvoirs moins apparents qui s'incarnent aussi bien dans de grands monopoles que la création artificielle de besoins qui asservissent les individus mais aussi dans la résistance des systèmes à l'évolution (que cela tienne des corporatismes, du refus de changer par crainte ou par défiance...)

Il ne s'agit pas ici d'un grand complot mais seulement d'une organisation objective au service du profit immédiat de quelques uns ou un réflexe de protection à court ou moyens termes d'acquis...

Pour éviter qu'une structuration en nodules horizontaux n'aboutisse à une déstructuration pure et simple de ce que d'aucuns décrivent comme nos modèles sociaux, la référence à un corps de valeurs explicite et exigeant est nécessaire.

Ces valeurs qui doivent être questionnées, peuvent renvoyer à une couleur de pensée qui sera un moment "clivante" entre les individus.
On perçoit une certaine évolution de pratiques participatives qui fait évoluer la démocratie d'une vision majoritaire (il faut 50% des voix plus une au moins) à la recherche large du consensus (conférences de consensus, recherches d'accords partagés...).
Si la première approche a le mérite d'aider à trancher, elle peut par une vision binaire créer d'emblée de la déception. La seconde approche engage à la négociation et suppose une véritable maturité citoyenne : il faut pour progresser accepter de renoncer... à la condition de pouvoir mesurer une avancée par ailleurs ("donnant - donnant, gagnant - gagnant "  disaient certains ).

Se prétendre "pragmatique" ou "réaliste" peut renvoyer en réalité à l'incapacité d'imaginer de nouveaux modèles, de nouvelles façons de faire.
Le pragmatisme peut devenir un dogme, une doxa sans réflexion.

La dignité de l'autre, la coopération, le respect absolu de chacun supposent de placer l'exigence éthique au cœur.
La démocratie cognitive suppose de poser des règles éthiques fortes avec de multiples gardes-fous et d'exigences qui permettent de laisser de côté la compétition individuelle pour lui préférer la résolution de problèmes ou de défis collectifs qui peuvent devenir des projets mobilisateurs.

La nécessaire transparence et la responsabilisation ne doivent pas non plus nuire à la liberté intime.
Si l'on pose le postulat que le conformisme et le manque d'inventivité ou de créativité censurent nos capacités d'adaptation, nous devons éviter de "géolocaliser" l'intime.

Nous devons relier, inviter à la coopération, faire de l'intelligence ajoutée, nous inscrire dans une dynamique de confiance.
La confiance ne se décrète pas, mais elle doit être posée comme on donne les clés, le pouvoir d'agir.

Le 21ème siècle engage à une société de la coopération plutôt que de la compétition, une société de la responsabilisation plutôt que de consommation, une société d'innovation où l'idée de mouvement et de mobilité est intégrée tout en garantissant une sécurisation de chaque parcours individuel (revenu personnel garanti ? ), une société de la connaissance qui ne vise pas à sélectionner mais à permettre à chacun d'apprendre à tout âge, d'échanger, de dépasser les cloisonnements ...

Il nous faudra trouver les occasions d'accueillir et relier mais laisser chacun imaginer son propre chemin en l'autorisant à s'émanciper d'un destin, d'une origine ou d'une culture...

Une société rationnelle, éclairée par l'esprit critique qui ne confonde pas la personne avec ses actes et qui se montre capable d'enrôler chacun dans l'histoire collective...

liens :
http://www.boostzone.fr/2011/10/la-hierarchie-horizontale-changement-majeur-dans-les-organisations/

http://www.pascal-gaillard.fr/?p=940

http://www.lenouveleconomiste.fr/lesdossiers/du-pyramidal-a-lhorizontal-9165/

http://diktacratie.com/vers-un-pouvoir-horizontal/



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