vendredi 2 mars 2012

le numérique fait-il penser autrement ?

En tombant ce matin via un "tweet" sur l'article que Michel Guillou consacre au numérique à l'école où il développe l'idée que le "numérique devrait être obligatoire"et où il souligne l'intérêt de "l'acquisition d'une culture intégrée" du numérique, en le croisant avec l'article de Christine Vaufrey qui évoque l'illusion d'une pédagogie du numérique, il me semblait intéressant de revenir sur la question du "numérique nous fait-il penser autrement ? "
C'est à dire, non seulement modifie-t-il notre relation au savoir, mais aussi fait-il évoluer nos représentations du Monde et des autres ?
On pourrait insister d'ailleurs sur la question de la perception : le tactile fait-il évoluer nos activités sensori-motrices ? Les manettes qui suivent notre évolution dans l'espace et projettent notre action dans un distant virtuel ne jouent-elles que sur des capacités existantes ou développent-elles de nouvelles aptitudes ?
Les interactions multiples entre objets et personnes modifient-elles nos attitudes ?
En quoi l'enseignement peut-il s'emparer des nouvelles technologies au delà du simple accompagnement du développement technique et industriel d'outils toujours plus complexes mais pour mieux en repérer les enjeux d'ordre cognitif ?
En arrière plan, se pose la question d'un "numérique passif", celui que l'on subit en utilisant des outils sans en maîtriser les enjeux (et les risques) et un "numérique choisi et actif" où notre relation à l'objet numérique devient pensée, où les zones d'ombre sont dévoilées, où nous apprenons à "lire et écrire le numérique" c'est à dire pas seulement l'écrit dématérialisé, mais l'écrit interactif et animé d'hypertexte, d'images et de sons...
Utilisateur-consommateur ou acteur-citoyen-producteur qui se projette en inter-relation ?
Parce qu'il interroge notre relation "à distance", le très loin, sur des modèles souvent démultipliés, le numérique ne nous exonère pas alors d'un questionnement de notre relation à l'objet, au très proche, au local...
De toutes ces questions, la recherche devrait un peu mieux s'emparer (y compris la recherche action), l'école devrait oser, loin d'une vision utilitariste où le numérique ne serait qu'un outil parmi d'autres, s'interroger sur l'impact cognitif et didactique de cet outil ( y compris pour mieux cerner les processus d'apprentissage et les possibilités d'un "faire apprendre autrement"... ).
A suivre

1 commentaire:

  1. Beaucoup de gens se posent cette question. Le problème reste sans doute la méthodologie pour y apporter des réponses. Sur le terrain et en dehors d'expériences balisées, la validité des réponses me semblent très subjective, même si elles ne sont pas fausses pour autant.

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