samedi 11 février 2012

les choses manquées

Au hasard d'une veille internautique, un article d'un homonyme donné dans le blog de" l'autruche qui peluche" (titre bien poétique)  à propos de notre incapacité à reconnaître un talent dans un contexte inattendu me renvoie non seulement à la difficulté d'être en vigilance attentive et critique mais aussi de ne pas regarder le monde sans porter d' œillères.
Certes, peut-être comme le cheval, avons-nous besoin d'œillères pour ne pas laisser notre regard à 340° et nous laisser capter par mille sollicitations et dangers.
Comment savoir faire preuve de sérendipité, c'est à dire nous rendre disponible et curieux d'autrui pour faire sel de l'heureuse surprise?

Cela suppose non pas des concessions mais une négociation consentie entre nos modèles de pensée et ce qui nous vient d'ailleurs.

Qu'est-ce qui me parle ?
Un langage commun, une différence, une capacité à transgresser (l'art étant subversif) , à s'émanciper d'un lieu commun...
Mais je me demande si je n'apprécie pas d'autant plus la musique classique qu'il existe une soupe musicale diffusée dans les ascenseurs... encore faut-il admettre que pour beaucoup ce potage est bu avec délectation et considéré comme justement de "la grande musique" dont il convient de se grandir...

Et combien n'apprécient Bério que par pur snobisme ?

Autrement dit, ce qui est convenu est-il forcément laid et indigne ? Ce qui est talent génial lundi ne risque-t-il pas d'être bien convenu et sans surprise mardi ?

Pour se protéger d'aucuns prétendent qu'il n'est pas question de discuter des goûts et des couleurs.
Mais ces marqueurs nous identifient tout aussi sûrement que notre portefeuille... Attirances, rejets, alliances...

Donc, pour revenir à la question initiale, combien de fois ai-je loupé le vrai poète ou le musicien de talent ? Combien de fois ai-je a contrario cédé à la facilité en croyant être original ?

Dialogue entre l'artiste et son œuvre, dialogue en l'artiste et celui qui l'écoute... démarche passive ou active de celui qui baigne dans ce que le Monde met à sa disposition...

Mystère du chef d’œuvre : existe-t-il par lui même ou doit-il naître au bon moment ?
Et ce bon moment n'est-il pas sa limite ?

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