lundi 4 janvier 2010

les voeux traduisent notre ambivalence

La tradition annuelle à laquelle nous nous livrons est une manifestation sympathique et nous invite souvent à renouer.
Mais elle situe bien notre ambivalence :
- d'un côté nous témoignons de notre espoir de voir les épreuves limitées et nous aimerions un peu de magie pour que la santé ou la fortune soient conservées ou nous viennent.
Il est intéressant de noter que nous souhaitons souvent à l'autre ce que nous aimerions pour nous mêmes...
Nous le faisons avec bonne humeur, mais nos inquiétudes ne sont jamais loin, surtout face à ce qui peut être irréversible et provisoire..
Faire un voeu c'est en appeler aux fées...
La démarche est vite perçue comme insuffisante et nous mesurons la nécessité d'aider le destin en exprimant des "résolutions" pour l'année à venir.
C'est là une démarche plus constructive encore qu'elle soit restrictive si nous nous donnons des objectifs sans développer une stratégie pour les atteindre.
Il faut des objectifs à la fois précis, atteignables et que nous puissions repérer les causes de nos difficultés pour désigner des étapes et avancer... sans nous enfermer dans une vision outrageusement gestionnaire de nos vies.
L'imprévisible doit être vu aussi non pas comme une seule chance de briser la routine mais comme la possibilité de réactiver notre créativité en nous invitant à réguler, tenir la barre, non pas seul dans un monde désincarné mais en interaction avec les autres.
Au fond l'une des questions à se poser, est de savoir comment entrer dans l'année de manière assertive (avec assertivité) , en s'affirmant mieux et bien dans ses choix sans nuire à autrui.
Le préalable à se poser est la question de la préservation de la dignité : la sienne, celle de l'autre. Il s'agit de construire du relationnel sain et durable, à bonne distance. "Tu es très important, je suis très important".
D'où les rites de politesse et de diplomatie qui pour conserver leur sens et ne pas s'entacher d'hypocrisie doivent se placer en exigence éthique, où l'élégance de l'esthétique ne sera jamais là pour exclure : il est une tradition dans un pays qui me reviendra, de ne pas offrir de cadeau trop gros pour ne pas désobliger ou mettre en difficulté la personne qui voudrait vous en faire un en retour...
La page blanche et neuve est un leurre si on croit devoir ou pouvoir tout effacer.
Le projet n'a de vertu que s'il ose dire ce que nous nous souhaitons et ce vers quoi nous aimerions aller... les voeux, nous disent dans nos échecs comme nos envies d'aller de l'avant : l'occasion d'ouvrir la parole ?

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