samedi 2 janvier 2010

le tactile va-t-il changer notre façon de penser ?

La souris fut cet animal étrange que certains eurent du mal à apprivoiser. Elle permet un ensemble d'actions et d'interactions avec sa flèche qui désigne.
"Allons-nous savoir nous passer de cet objet qui occupe la paume de la main" interroge Eric sur un blog. Il y détaille avec précision tout ce que permet de faire la souris...
L'I-PHONE et son célèbre écran, Windows 7 et les écrans d'ordinateurs de bureau tactiles, des applicatifs orientés comme ce "coach" à écran tactile destiné à entrer dans la cuisine, mais encore la billeterie automatique de la SNCF, tous se touchent du bout des doigts. Le tableau blanc interactif permet aussi cela avec ou sans stylet et l'on peut par exemple y agrandir ou réduire des surfaces, faire tourner ou déplacer des objets... ce ne sont bien entendu que quelques uns des possibles.

Les enfants qui aiment expérimenter, manipuler, toucher, s'adaptent facilement à ces objets.
Du doigt au cerveau, l'intuitif est très présent dans ces approches où l'ergonomie doit être sérieusement anticipée en amont pour ne pas dérouter.

De nouveaux codes implicites se développent notamment pour ce qui touche à la manipulation et au déplacement dans les espaces virtuels. Ces codes dépassent le langage et sont partagés sur la planète. C'est une évolution qui ne concerne évidemment pas que le tactile mais l'ensemble du numérique.

Les objets que nous allons manipuler de plus en plus, ou plutôt toucher du bout du doigt, vont influer notre comportement - et peut être ce passage du doigt à l'action peut-il faire évoluer nos représentations, donc nos façons de penser.
A noter que c'est essentiellement l'index de notre main directrice et parfois les deux index et les pouces qui sont concernés. Les autres doigts, sollicités en principe à des degrés divers par le clavier, restent peu impliqués.

Une autre entrée de questionnements : nous touchons pour l'essentiel des écrans plats.
Certes quelques objets deviennent sensibles à l'action digitale mais en général notre action porte sur une surface lisse verticale ou horizontale.
Glisser, tapoter, pousser... coordonner parfois deux doigts... Ici aussi, on peut se demander si ce modèle, en particulier pour des enfants nés avec ces technologies, va influencer la relation au monde et à la façon de penser ?

Faut-il relier cet aspect avec le développement du 3D qui devrait outre le cinéma et la télévision concerner bientôt l'informatique numérique et en particulier le jeu. On imagine l'impact pour de jeunes enfants ou adolescents vivant leurs jeux de rôle en 3 D !

Existe-t-il des études de cognitivistes, de psychologues et de sociologues et de philosophes sur ces questions ?
Je pensais à Denis de Rougemont et à son ouvrage "Penser avec les mains"... sauf qu'ici, il s'agit de penser du bout d'un doigt...


A voir en lien avec ces réflexions, ce post d'Etienne Mineur.
Une entrée sur les tablettes graphiques et les évolutions attendues.
Ici des précisions pour comprendre la distinction entre un écran tactile résistif ou capacitif.

et au passage, bonne année à tous !

1 commentaire:

  1. Et bien je me pose pas mal de questions sur ce sujet, vu la facilité de prise en main d'un iPhone par des enfants de maternelle, comparée à certaines difficultés rencontrées lors de l'utilisation des souris. On retrouve cette même accessibilité avec l'utilisation d'un TNI. Et si on pousse d'ailleurs la réflexion de ce côté, on peut tout de suite se dire que l'interface typée "windows" n'est pas du tout adaptée à ce genre d'utilisation. Il manque là clairement encore quelque chose pour en faire une révolution.
    Merci pour les liens.

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