jeudi 7 janvier 2010

le principe de précaution n'est-il pas un piège ?

L'affaire de la pandémie grippale est probablement l'une des plus complexes.
Elle interroge le lieu de la décision, les diagnostics et leur partage, les stratégies mises en oeuvre et l'évaluation de leurs effets.
Si nous pouvons nous réjouir de noter les capacités de notre société à réagir, reste que la question des priorités est posée comme d'une entraide réelle entre le Nord et le Sud.
Le principe de précaution accroit les écarts et fabrique une nouvelle exclusion...
On peut s'interroger aussi de savoir si un choix fait ici ne limite pas d'autres possibilités...
Mais où se loge la démocratie ?
En France, de décider ou non de se faire vacciner : c'est à dire au nom de son individualité, et de sa liberté, de contribuer ou non à l'intérêt général.
L'expression de cette décision individuelle s'exprime d'ailleurs plus en termes de "croyance" ou d'opinion, qu'en termes de conviction scientifique ou d'arguments rationnels.
Seule la violence de la vérité sait nous mettre en urgence.

Et encore ... il ne suffit pas de voir les morts du Sida, du cancer ou du froid dans la rue pour savoir nous mettre en urgence et prendre les précautions nécessaires.
C'est peut-être dans cette mise en tension que s'incarne notre Histoire...

Le principe de précaution donne le pouvoir aux assurances, institue l'ère du soupçon et renvoie les responsabilités non pas à la Société vue comme un groupe capable de décider ensemble mais à ses décideurs, ses élus qui payent ici pour une fois, le prix de leur orgueil d'avoir cru pouvoir gouverner le Monde...

Tout cela ne veut pas dire que les iconoclastes ont raison. Il ne suffit pas de protester contre.
C'est de sapience de rationalité et de science dont nous avons alors besoin...

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