Sur son blog toujours pointu et pertinent, Bruno Duvauchelle pose la question de savoir si l'informatique va (doit) se séparer de la culture numérique .
A l'école, on a en principe abandonné l'idée d'aller "faire de l'informatique" pour penser plutôt aux usages puis à l'intérêt que peuvent apporter des applications de plus en plus intuitives dans le quotidien.
Le numérique nous fait penser autrement...
Autrefois le bricoleur savait démonter et remonter le four de la cuisine ou la machine à laver. L'électronique a rendu souvent plus mystérieux le dysfonctionnement mécanique. L'informatique embarquée dans nos vies nous invite moins à démonter puis remonter la machine parce que la miniaturisation rendrait l'opération bien complexe et parce qu'il est surement plus intéressant de se libérer de ces tâches pour se consacrer à d'autres "concepts" ou d'autres "services"...
De fait, quand la machine est en panne, ordinateur compris, nous la réparons peu, nous la jetons et la remplaçons.
La maîtrise technicienne est déplacée... Nul besoin de savoir comment fonctionne un ordinateur ou même comment produire du code informatique pour animer un blog...
Nul besoin ?
Quoique... parce qu'à trop nous éloigner de l'objet, nous pouvons perdre rationalité. Nous pouvons nous laisser abuser.
La science et la technologie sont ultra - présentes dans notre société et pourtant nous restons faibles en sciences. Trop peu de médias s'ouvrent aux sciences et souvent uniquement par l'anecdote ou le spectaculaire, peu d'étudiants se dirigent vers elles.
Le dialogue avec des adultes sur des notions simples, nous montre que souvent ils ne comprennent pas ce qui relève de leur machine, du réseau, d'Internet...
On me dira qu'il en va de même avec la télévision. Pas besoin en apparence de comprendre comment l'image est télétransportée pour avoir une utilisation pertinente du petit écran et choisir son programme... Et pourtant, peut être qu'ouvrir un peu la boite aiderait à regarder les choses avec un peu plus de recul...
Celui qui utilise un I Phone sait il toujours ce qui passe par le Wi-fi, le bluetooth ou la 3G ? Il maitriserait peut-être mieux l'usage de l'appareil et l'économie de sa batterie ? Il comprendrait mieux aussi comment sa machine permet de le localiser le cas échéant...
Les incidents qui un moment avaient affecté certaines machines seraient peut être mieux compris.
Mais rien n'est plus difficile aujourd'hui dans ce monde complexe que d'expliquer les choses avec honnêteté en permettant notamment aux plus jeunes d'expérimenter.
Il nous faudrait passer par la simplexité, l'expérimentation, l'investigation en exigeant toujours de nous référer à un cadre de valeurs éthiques.
Ce qui veut dire qu'il y a un devoir démocratique d'aller chercher la transparence, de soulever le couvercle, de démonter et démontrer y compris les machines très élaborées qui investissent aujourd'hui tout notre quotidien et deviennent invisibles pour les plus jeunes qui sont nés avec.
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