dimanche 29 novembre 2009

classer ? c'est fini !

Il faut rappeler qu'avec la révolution numérique, l'accroissement de l'information à traiter, c'est aussi la fin de la classification et des dossiers soigneusement triés en arborescence.... la fin ou presque, car ils perdurent souvent et dans certains cas restent nécessaires.
Un exemple ?
Celui des favoris internet, pages marquées et repérées que vous organisez en dossiers, ou que vous épinglez parfois pour les rendre plus visibles dans la barre d'adresses.
La saturation vient vite et la liste s'encombre...
A cette vision se substitue celle de la suggestion automatique des sites dans la barre d'adresses, la mise en place d'étiquettes de mots clés associés aux sites repérés.
Voici une présentation de ce principe sur le site de 01.net
L'approche intuitive bouscule nos représentations cartésiennes et l'espoir d'organiser,ranger, trier, classer, catégoriser...
On imagine la révolution pour les bibliothécaires documentalistes, s'ils devaient ne devaient plus ranger les ouvrages sur les rayons selon la classification décimale universelle, le titre ou le nom de l'auteur.
Depuis longtemps, ils cherchaient les mots clés mais leur multiplication exige des critères de pertinence au regard de la "question".
Cela n'est peut être pas sans importance quant à la construction de la rationalité ou relativement à la hiérarchisation de l'information...
Mais en réalité, le dossier et les déclinaisons en sous-dossiers enfouissent tout autant l'information et masquent souvent, obligent à des redondances...
L'indexation et le support qu'elle permet à la mémoire, exigera que l'on sache travailler à bon escient à la fois sur l'étiquetage "intégré" de l'information au fil de sa production, mais surtout que l'usager construise cette compétence de haut niveau assise sur une capacité à formuler le lexique, une culture préalable... Il faut un peu savoir ce que l'on cherche ou ce que l'on s'attend à trouver pour être efficace.
Il faut apprendre à reconnaître dans l'information qui monte vers vous ce qui répond à la connaissance, à l'attente... Même si l'on délègue à des machines nombre de tâches encombrantes, il va vraiment falloir savoir interroger, adopter une attitude critique mais se donner également des outils pour relier...
Il ne s'agit pas seulement d'un problème technique, d'une capacité froide, mais d'une attitude à construire et à partager.
Un enfant qui dans quelques années n'aura connu que ces modes d'approche pensera-t-il comme celui des années soixante ? Aura-t-il la même vision du Monde ? Et comment conservera-t-il sa liberté de penser s'il délègue la gestion de la mémoire à des robots qui peut-être pourront être manipulés, céder au commerce ou focaliseront sur un certain type d'information "globalisée" au détriment d'autres plus souterraines mais dignes d'intérêt ? Autrement dit comment faire pour que l'indexation et l'émergence de l'information sur le net ne se construisent pas seulement à l'aune de la pensée unique où seule la notoriété construite confèrerait une légitimité à la découverte du "surfeur" ?

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