mardi 25 août 2009

prise de risques et principe de précaution

N'y a-t-il pas un paradoxe de plus dans notre Société où nous cherchons à promouvoir le principe de précaution (il faudra revenir là dessus) alors que nombreux sont ceux à prendre des risques pour eux mêmes (jeux dangereux dans les cours de récréation, rapports sexuels non protégés, sports à risques, route, Internet...) ?

Cette mise en tension ne traduit-elle pas une difficulté pour les individus à gagner leur autonomie, choisir leur chemin ?

Dans une Société où l'on parle "des libertés" (cf. le Ministère de la Justice et des libertés), qu'en est-il de la Liberté ?
Je découvre par hasard qu'il existe même un "bureau de la liberté individuelle" ! (La liberté dans un bureau, j'imagine la réaction de Léo Ferré qui aurait été quelque chose du genre "la liberté n'a pas besoin de pointeuse"...)

Le discours vis à vis des "risque - tout" est difficile : les protéger "malgré eux ? ", leur faire la morale , les responsabiliser (oui, mais comment ? ) ?

Ceux qui prennent ainsi des risques nous inquiètent. Nous culpabilisent. Et nous voilà tentés de les protéger davantage, d'aller chercher les signes, d'en appeler au médecin.
Nous voulons accroitre les précautions...

Jusqu'à développer des stratégies pour empêcher les prisonniers de se suicider quitte à les placer dans des chambres capitonnées avec des vêtements déchirables ?

Le Monde virtuel favorise-t-il le besoin de s'éprouver, d'aller tester ou mesurer sa réalité, son existence à l'aune des sensations les plus physiques, les plus fortes ?
Qu'en est-il d'une Société où les individus se retournent contre eux-mêmes croyant affirmer là leur ultime liberté ?

Cela revient à la problématique évoquée par B. Duvauchelle et que je citais ici l'autre jour.

La meilleure des précautions, la plus efficace, ne serait-ce pas de prêter attention à l'autre et pas seulement lorsqu'il est en crise ou en danger ? C'est à dire, de veiller à humaniser nos rapports y compris et surtout peut-être dans les espaces virtuels...
Il faut habiter les nouvelles technologies, les peupler de valeur humaine ajoutée, relier sans cesse...
Parce que la norme ne doit pas être l'ombre permanente et pesante du risque agissant comme un aimant morbide, mais la force de la solidarité, les valeurs du dialogue, de l'écoute, de la rencontre, de la créativité...

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